đŸ’ƒđŸŽ€ Paroles de chanson Française et Internationnales đŸŽ€đŸ’ƒ

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Artiste : Paul Eluard
Titre : Les Petits Justes
I

Sur la maison du rire
Un oiseau rit dans ses ailes.
Le monde est si léger

Qu’il n’est plus à sa place
Et si gai
Qu’il ne lui manque rien.

II

Pourquoi suis-je si belle ?
Parce que mon maĂźtre me lave.

III

Avec tes yeux je change comme avec les lunes
Et je suis tour Ă  tour et de plomb et de plume,
Une eau mystĂ©rieuse et noire qui t’enserre
Ou bien dans tes cheveux ta légÚre victoire.

IV

Une couleur madame, une couleur monsieur,
Une aux seins une aux cheveux,
La bouche des passions
Et si vous voyez rouge
La plus belle est ? vos genoux.

V

À faire rire la certaine,
Était-elle en pierre ?
Elle s’effondra.

VI

Le monstre de la fuite hume mĂȘme les plumes
De cet oiseau roussi par le feu du fusil.
Sa plainte vibre tout le long d’un mur de larmes

Et les ciseaux des yeux coupent la mélodie
Qui bourgeonnaient dĂ©j? dans le cƓur du chasseur.

VII

La nature s’est prise au filet de ta vie.
L’arbre, ton ombre, montre sa chair nue : le ciel.
Il a la voix du sable et les gestes du vent
Et tout ce que tu dis bouge derriĂšre toi.

VIII

Elle se refuse toujours Ă  comprendre, Ă  entendre,
Elle rit pour cacher sa terreur d’elle-mĂȘme.
Elle a toujours marché sous les arches des nuits

Et partout oĂč elle a passĂ©
Elle a laissé
L’empreinte des choses brisĂ©es.

IX

Sur ce ciel dĂ©labrĂ©, sur ces vitres d’eau douce,
Quel visage viendra, coquillage sonore,
Annoncer que la nuit de l’amour touche au jour,
Bouche ouverte liée ? la bouche fermée.

X

Inconnue, elle était ma forme préférée,
Celle qui m’enlevait le souci d’ĂȘtre un homme,
Et je la vois et je la perds et je subis

Ma douleur, comme un peu de soleil dans l’eau froide.

XI

Les hommes qui changent et se ressemblent
Ont, au cours de leurs jours, toujours fermé les yeux
Pour dissiper la brume de dérision
Etc