Tout au bout du chemin après le peuplier J´ai coupé par les foins pour trouver le sentier Dans le petit matin y avait plein de rosée Et je m´sentais si bien que je croyais voler
Arrivé tout en haut aux premiers contreforts J´ai bu dans le ruisseau tout près d´un arbre mort En me penchant sur l´eau j´ai regardé en bas On me chercherait bientôt, bientôt Je ne serai plus là
Et le soleil se levait Sur le no man´s land Et les oiseaux s´en allaient Vers le no man´s land
Et tout près de la crête j´ai vu sur le versant Un faisan à aigrette qui marchait tranquillement Repéré la frontière du côté opposé Y avait plein d´militaires, un champ de barbelés
J´rentrerai pas ce soir, j´rentrerai plus jamais
Je m´suis caché pour voir le côté liberté En bas dans la vallée y avait comme un hameau Et de tendres fumées … fumées qui donnaient chaud
Et le soleil se levait Sur le no man´s land Et les oiseaux s´en allaient Vers le no man´s land
J´ai tenté de passer, cinquante mètres à faire J´ai entendu tirer, j´suis tombé par terre J´ai la vie qui s´enfuit au milieu de ma chemise Mais que c´est beau la vie, même s´il y a des surprises
Je regarde les nuages, j´aimerais être comme eux On tire pas au passage les flocons du ciel bleu
Etendu sur le dos, j´regarde une dernière fois Mais que le monde est beau, est beau autour de moi
Et le soleil se levait Sur le No man´s land Et les oiseaux s´en allaient Vers le no man´s land