Ah, que les temps s´abrègent Viennent les vents et les neiges Vienne l´hiver en manteau de froid Vienne l´envers des étés du roi Même le roi n´aura point oreille
À maison vieille où déjà ta voix File un air de chanson d´amour Au rouet des jours Qui tourne à l´envers Dans le feu tout le bois passé Qui s´est entassé Au temps de nous deux Au jardin des vieux livres Fleur de gel et de givre Et par les nuits de haute rafale À la maison comme à ton traîneau J´attellerai comme une cavale La poudrerie et très haute Par-dessus les lacs, les bois, les mers, les champs, les villes Plus haut que les plus hauts jeux du soleil qui dort immobile Nous irons par les chemins secrets de l´univers
Pour y vivre le pays qui nous appelle à ciel ouvert Hors du temps, au gré de l´espace Fiers de nos corps plus beaux Éternels comme froids et glaces Seuls comme des oiseaux Vienne la blanche semaine Ah, que les temps ramènent L´hiver !