Écoutez ma chanson bien douce Que Verlaine aurait su mieux faire Elle se veut discrète et légère Un frisson d’eau sur de la mousse C’est la complainte de l’épouse
De la femme derrière son grillage Ils la font vivre au Moyen Âge Que la honte les éclabousse
Quand la femme est grillagée Toutes les femmes sont outragées Les hommes les ont rejetées Dans l’obscurité
Elle ne prend jamais la parole En public, ce n’est pas son rôle Elle est craintive, elle est soumise Pas question de lui faire la bise On lui a appris à se soumettre À ne pas contrarier son maître Elle n’a droit qu’à quelques murmures Les yeux baissés sur sa couture
Quand la femme est grillagée Toutes les femmes sont outragées Les hommes les ont rejetées Dans l’obscurité
Elle respecte la loi divine Qui dit, par la bouche de l’homme, Que sa place est à la cuisine Et qu’elle est sa bête de somme Pas question de faire la savante Il vaut mieux qu’elle soit ignorante Son époux dit que les études Sont contraires à ses servitudes
Quand la femme est grillagée Toutes les femmes sont outragées Les hommes les ont rejetées Dans l’obscurité
Jusqu’aux pieds, sa burqa austère Est garante de sa décence Elle prévient la concupiscence Des hommes auxquels elle pourrait plaire Un regard jugé impudique Serait mortel pour la captive Elle pourrait finir brûlée vive Lapidée en place publique
Quand la femme est grillagée Toutes les femmes sont outragées Les hommes les ont rejetées Dans l’obscurité
Jeunes femmes, larguez les amarres Refusez ces coutumes barbares Dites non au manichéisme
Au retour à l’obscurantisme Jetez ce moucharabieh triste Né de coutumes esclavagistes Et au lieu de porter ce voile Allez vous-en, mettez les voiles
Quand la femme est grillagée Toutes les femmes sont outragées Les hommes les ont rejetées Dans l’obscurité