Quand je vois tous ces Parisiens Se crever gagner trois fois rien Habitant des cages à lapins Je me dis que c´est plaisant D´être né paysan
Quand il pleut je reste au dodo À l´ombre quand il fait trop chaud Et l´hiver quand les mottes gèlent Je prends mes skis mon auto je vais à Courchevel
On me dit plus radin que brave J´ai trois cents hectares de betteraves Par bonheur j´ai mes Portugais C´est pas cher, c´est vaillant et c´est toujours gai Les bonnes années je dis que c´est moyen Quand c´est moyen je dis que c´est mauvais Pour un paysan la modestie C´est de faire croire, étant gros, que c´est un petit
À la moindre calamité On perçoit des indemnités
Si le prix du maïs est bas On défile, on proteste, on nous la fait pas Aux élections, naturellement On a des primes d´encouragement Comment qu´on nourrirait le bétail Cent moutons, autant de vaches, je compte pas la volaille
J´ai dû épouser sur le tard Ma cousine qui a deux cents hectares Elle était pourtant pas jojo Mais la terre, mon vieux dit qu´y en a jamais trop On ne mange que nos fruits gâtés Nos poulets qui se mettent à boiter C´est qu´aujourd´hui, les temps sont durs Mieux vaut être économe si on veut que ça dure
Quand je vois tous ces Parisiens Se crever gagner trois fois rien Habitant des cages à lapins Je me dis que c´est plaisant D´être né paysan