Silhouette fracasse, il voit de près les pavés Les années l´ont plié comme un roseau cassé ça lui évite de croiser les regards des gens pressés A 80 ans passés, pour eux, il est bon à jeter.
Ces gens pour qui devenir vieux, c´est pour les autres, pas pour eux Mais qui, en fait, ont une peur larvée du temps qui coule dans le sablier Et pourtant lui sa longue vie, il sait qu´il l´a fort bien remplie Et pourtant lui il n´est pas fini, seul la chance lui a pas souri. Et pourtant lui il étouffe un cri qui dit « je suis encore en vie »
Et pourtant lui il a envie de leur faire payer tout ce mépris.
Sa jeunesse, il s´en souvient, bon coeur, belle gueule et vie de chien Tout son petit monde, il l´a monté avec sa tête, sa volonté.
Aujourd´hui, on lui octroie un verre de rouge et casse-toi Plus de respect, de la pitié, pousse toi grand père l´antiquité
Il se souvient c´est ça le pire, que lui aussi il a pu dire Quand il était jeune et con : « les vieux au trou et puis c´est bon » Et pourtant lui aujourd´hui, il a enfin compris la vie Et pourtant lui aujourd´hui il aimerait juste qu´on lui sourit Avant sa dernière nuit, il voudrait regretter la vie