Titre : J´ai versé l´essence tout autour des granges
Sans le moindre remords J´ai versé l´essence tout autour des granges Il faisait très froid Ç´avait dû geler dans le champ d´en bas J´ai pensé à mon père
Avec le briquet, j´ai mis l´feu par terre
Près du moulin, c´est là que je suis né La ferme de mes parents, grands-parents, arrière-grands-parents En grandissant, non, j´n´avais pas envie de rester Mais on s´accroche à ses terres, on y est collé Et puis rigolades avec les potes, foot, vélo, bal La rencontre avec Odile, un peu timide Odile Pendant que Papa m´passe la main Le premier bébé suce le sein Et sa petite frangine s´appellera Céline
Mais la joie paysanne fut un peu brève Jouir de la campagne, allez, c´est juste un rêve
Et voilà que tout s´aggrave Tonton Jean retrouvé pendu dans la cave La banque était méfiante, le compte était plus bas que terre Des tas et des tas de dettes au goût amer Odile refaisait les comptes de plus en plus serrés La saison bien trop sèche a vite tout cramé
Sans le moindre remords J´ai versé l´essence tout autour des granges Il faisait très froid Ç´avait dû geler dans le champ d´en bas J´ai pensé à mon père Avec le briquet, j´ai mis l´feu par terre
Début idyllique dans cette contrée romantique Les mômes portant les seaux regardaient naître les petits veaux Et puis les fêtes au village avec les jolis paysages Le premier printemps bourgeonnant Les bavardages tous les jeudis au marché Pourquoi cela n´a-t-il point perduré? Caprice de la météo ou bien crédit trop costaud? La terre se fissure, au fur et à mesure
Les soirs au bar finissaient de plus en plus tard De minables bagarres sous des prétextes ringards Le tracteur à l´agonie Les huissiers au saut du lit Le camion est arrivé et les vaches vite embarquées
J´ai vu le tout petit veau qui s´affolait Celui que la p´tite Céline appelait "Jolie tétine" Fallait qu´j´efface, fallait qu´j´efface tout ça Tout ça