Ce fut dans un bal au bois de Meudon, Au son d´une valse entraînante, Il sut captiver la charmante. Ils se séparèr´nt à la fin du jour Ayant échangé des serments d´amour, Et lui tout joyeux de sa bonne fortune Disait : "J´suis l´amant de la plus bell´ des brunes !" Ses amis lui dir´nt : "Halte-là ! Cett´ femm´ tu n´la connais donc pas ?"
C´est la femme aux bijoux, Celle qui rend fou, C´est une enjôleuse, Tous ceux qui l´ont aimé, Ont souffert, ont pleuré.
Ell´ n´aime que l´argent, Se rit des serments, Prends garde à la gueuse ! Le coeur n´est qu´un joujou Pour la femme aux bijoux !
2. Il leur dit : "Vous êt´s jaloux d´mon bonheur Parc´que moi, j´ai su captiver son coeur." Et sans compter, pour la jolie, Notre amoureux fit des folies. Sa maman lui dit : "Tu perds la raison, Tu vas te ruiner mon pauvre garçon. Il lui répondit : "Moi, je l´aime, qu´importe ! Si ça n´te plait pas, tiens, voilà la porte !" La pauvr´vieill´ partit en pleurant "On m´a pris l´coeur de mon enfant !"
C´est la femme aux bijoux, Celle qui rend fou, C´est une enjôleuse, Tous ceux qui l´ont aimé, Ont souffert, ont pleuré. Ell´ n´aime que l´argent, Se rit des serments Malheur à la gueuse ! Le coeur n´est qu´un joujou Pour la femme aux bijoux !
3. Quand il fut ruiné, la belle partit, En lui écrivant : "Adieu, mon chéri "Notre amour était un´ folie,
"Il faut nous quitter, c´est la vie !" Il souffrit tell´ment, qu´il ne put pleurer Il se prit à rir´, d´un rire insensé ! Et c´est maintenant poursuivant sa chimère, Un pauvre dément qui traîne sa misère ! Quand un´ femm´ passe devant lui, Il chante en fuyant dans la nuit :
C´est la femme aux bijoux, Celle qui rend fou, C´est une enjôleuse ! Tous ceux qui l´ont aimé, Ont souffert, ont pleuré. Ell´ n´aime que l´argent, Se rit des serments, Prends garde à la gueuse !
Le coeur n´est qu´un joujou, Pour la femme aux bijoux !