1. A Paris la grand ville Des ombres vont, la nuit,
Qui se faufilent Le long des murs sans bruit Là , sous la lanterne aux feux rouges Faisant les cent pas Les brav´s agents surveill´nt les bouges Dans l´service on n´blagu´ pas D´autres sous leur capuchon Par deux, dans la nuit, s´en vont.
REFRAIN
Ce sont les nocturnes Les papillons de nuit Qui veillent pour qu´on n´fass´ pas d´bruit Quand l´bourgeois roupill´ dans saturne S´ils sont taciturnes Sous les plis d´leur manteau C´est qu´ils risquent souvent leur peau
Les nocturnes !
2. Des fÊtards en ribotte Rigolant d´un biffin Qui, sous sa hotte S´en va l´crochet en main Le biffin d´un air philosophe S´Êloigne et... s´en fout... Car i´s craign´nt pas les catastrophes Tous les ceuss´s qu´à pas l´sou FÊtard, ne rigol´ donc pas, Tu n´sais pas c´que tu d´viendras !
REFRAIN
Ce sont les nocturnes Les papillons de nuit
Un mÊtier qu´au jour d´aujourd´hui On en crèv´ de faire dans saturne Ils pens´nt taciturne ! D´vant les trous d´leurs ribouis Qu´tout l´monde l´ peut pas êtr´ verni Les nocturnes !
3. Le long des sombres berges OÚ de pâles falots Semblent des cierges ReflÊtÊs par les flots Des ombres s´en vont, tête basse Si lass´s de souffrir Qui, vers l´eau profonde qui passe Ell´s viennent en finir Quand on est trop las d´lutter
Un soir, on n´a qu´à sauter !
REFRAIN
Ce sont les nocturnes Les papillons de nuit RecÊlant les bonheurs dÊtruits Leurs coeurs sont de funèbres urnes Ils vont, taciturnes Là -bas, vers les flots noirs OÚ sombrent les grands dÊsespoirs, Les nocturnes !
4. Devant la porte sombre De la vieille prison Des gens, dans l´ombre Descendent d´un fourgon
Soudain la sinistre machine Se dress´ dans la nuit... Deibler monte sa guillotine Lent´ment, sÝr´ment, sans bruit Dans un silence profond La foule observ´ ce qu´ils font
REFRAIN
Ce sont les nocturnes Les papillons de nuit Sous le couteau d´acier qui luit Ils pouss´nt une ombre taciturne Un´ tête, dans l´urne, Tomb´ bientôt, sans un cri Ils opèrent sans fair´ de bruit Les nocturnes !