C´était la nuit du tremblement de terre J´étais sorti pour aller prendre l´air Dans un bistrot tout à fait symphatique Fréquenté par la gent artistique Il était tard et les yeux étaient rouges
L´heure où la poudre rend lubrique tout c´qui bouge Quand les toilettes prennent l´allure d´un métro Qu´y faut faire la ligne pour le lavabo
Oui maman! J´ai vu tomber le Prince-Arthur Oui maman! J´ai vu tomber l´temple d´la culture Oui maman! J´ai même failli être pris en d´ssous Complèt´ment g´lé et pis à moitié soûl
Le lendemain matin, la ville entière Parlait sans fin du tremblement de terre D´comment les murs de leur appartement Faisaient danser touts les encadrements Le mur dret à côté du Prince-Arthur (l´mur du Mazurka...) Qui attendait d´être patché de ses fissures
Avait dû ben mal supporter sa nuit Il se disloqua vers midi et demi
Oui maman! J´ai vu tomber le Prince-Arthur Oui maman! J´ai vu s´écrouler la culture Oui maman! J´ai même failli être pris en d´ssous Complèt´ment g´lé et pis à moitié soûl
Au moment où l´mur tombait comme un boeuf J´sortais, tout pur, du bureau d´Luc Phaneuf J´passais d´vant pis j´entends un gros bruit sec J´pensais qu´c´étais un règlement d´compte de Grecs Y a d´la boucane, des briques, des cris, des pas C´est la panique qui sort du Mazurka V´là la marquise du Prince qui r´vole dans rue Pis la vitrine qui éclate comme un obus
Oui maman! J´ai vu tomber le Prince-Arthur Carrément se faire rentrer d´dans par le mur Oui maman! J´ai même failli être pris en d´ssous D´une position où j´aurais eu l´air fou
Heuresement, par un caprice d´la Nature Y avait personne en d´dans du Prince-Arthur Quèque´s heures avant, ç´aurait été tragique On perdait not´ colonie artistique sous un tas d´briques
Oui maman! On a r´trouvé le Prince-Arthur Oui maman! Y était resté sur sa monture Oui maman! On l´a r´trouvé toujours en selle Dans les toilettes... Non pas dans les toilettes...