VARIATIONS SUR LES "SOLEILS COUCHANTS" DE VERLAINE
Une aube affaiblie verse par les champs La mélancolie des soleils couchants
La mélancolie berce de doux chants Mon cœur qui s´oublie aux soleils couchants
Et d´étranges rêves comme des soleils Couchants sur les grèves, fantômes vermeils Défilent sans trêves, défilent pareils À de grands soleils couchants sur les grèves
Veut tout arranger selon son loisir Me fait m´allonger pour son bon plaisir Et me fait manger tout ce qu´elle désire J´affronte les dangers, elle n´a qu´à choisir
Je gobe tout pour elle : des mots, du cognac Des bibittes à ailes et tout l´bric-à-brac Des vers, des sauterelles, j´en ai plein mon sac! Si je mange mes semelles elle mangera mes claques
S´il est une maîtresse à imaginer (La plus fine maîtresse qu´on puisse trouver) Celle dont les caresses restent à deviner (Quand nos maladresses ont tout à prouver) C´est cette maîtresse aux doigts satinés (Celle qui nous dresse à la main levée) De celles qui tressent notre destinée (Et dont les deux tresses nous font tant rêver)
Et l´on vient vers elle sans qu´elle nous racole (Elle nous ensorcelle et qu´on soit damnés) Cette demoiselle qui pose des colles (Si ces étincelles n´ont pas fait planer) Nous donne des ailes quand elle caracole (Toutes les parcelles de nos cœurs panés) Mademoiselle Gisèle, la maîtresse d´école (Et notre âme pucelle de troisième année B)