Tout comme ceux qu´on a connus dans nos voyages Et dont nous sont revenus que les visages Tous ceux qu´on a rencontrés dans ces fulgurantes années Sont -ils vivants, disparus... esprits perdus?
Toutes ces fioles dont j´me souviens quand j´tourne les pages Que j´aimais ou qu´j´aimais moins selon l´usage... Silhouettes que je cotoyais dans la faune où je pataugeais Vie publique que j´ai passée par le passé
Les vieux mutants mammifères de mon village Qui ont tous eu que´qu´chose à faire dans mes images Les sommeliers sans sommeil, grands chevaliers d´la dive-bouteille Imbuvables assoiffés de liberté
Figures de broue envolées sur mon passage Filles d´ascenseur rencontrées ent´ deux étages
Compagnes du septième ciel ou compagnons artificiels Ont pris chacun leur chemin et moi, le mien
Reste-t-il quelque secret dans le sillage Que nous laisse le temps après les grands sparages? L´illusoire tourbillon qui éparpille les ambitions... Les rêves irréalisés, cicatrisés
Est-ce pour ne pas s´faire coincer par son bagage Qu´on en vient à s´délester dans un virage? Est-ce d´être trop près des gens qui nous rend, un jour, si distants? Au point d´faire comme la marée... et s´retirer
Si mon fantôme vient traîner dans les parages
C´est pour subir un léger dépoussiérage Faux plis balayés en l´air pour faire sortir les pensionnaires Qu´on oublie dans l´drap "contour" qui nous entoure
Tel un joyeux troubadour du Moyen-Âge J´ai la mémoire qui fait l´tour de son ombrage J´salue tout l´monde que j´connais et que je n´connaîtrai jamais J´vous inscris dans ma chanson... sans nommer d´nom
Je suis passé dans ma nuit comme un nuage (...et j´ai revu les amis de tous les âges...) Ainsi finit mon petit pèlerinage (... Je suis passé dans ma nuit...) Comme y a autant d´dispersion dans la vie que dans les chansons
J´vous garde au chaud dans ma tête, comme dans une fête...