[Soprano] Dans l´bouquet d´fleurs que nous offre la vie Le cœur choisit souvent la seule rose qui porte une épine Cette fille la femme de ma vie
La carabine sur les tympans d´ma solitude Sur ma montagne de problèmes La corde qui m´tient quand j´perds de l´altitude La rare vipère qui n´m´a pas mis une pomme dans la gorge Malgré la première année où j´lui aurai bien foutu un flingue dans la gorge Mais six ans sont passés et j´vois mes erreurs J´me dis qu´le bébé de la patience et des problèmes c´est souvent l´bonheur “Mais Saïd elle est promise, oublie vite la mairie Tu vois pas mieux qu´Ingalls Mary, c´est pas d´elle que tu seras le mari” Comment ? Elle est comorienne comme moi, musulmane comme moi À cause d´vos coutumes c´est son moral qu´y´est dans l´coma
L´anorexie nourrit sa santé, est boulimique de pression Plantée dans une moisson sèche, fanée d´attendre la boisson Qui pourrait apaiser sa soif d´union, sa soif d´réunion Tout ça pour qu´nos parents changent d´opinion
[Alonzo] J´sais qu´la vie c´est la mort donc la mort faut la vivre On m´dit qu´tout est écrit mais j´crois qu´j´ai lu le quart du livre Mon cœur un gratte-ciel et toi tu as pris l´échelle Une fois monté tu la fais tomber pour pas qu´on t´suive L´amour nous a cueillis dans le jardin de nos parents
Pas mûr pour faire une bonne salade mais lui il se portait garant Gâté j´t´avoue, j´suis d´ceux qui criaient tout haut : “J´irai chercher ma reine loin, chez les esquimaux” Et ouais, chez les étalons, c´est là où elles veulent aller Quand du haut de leurs talons elles se retrouvent étalées Elles s´mettent à chialer, ensuite deviennent jalouses mais laisse-les parler Il faut que j´fasse mes flouzes et qu´on s´tire dans notre chalet Donne-moi l´amour que ma mère a pour moi et moi pour ma fille Et qu´ce travail à la chaîne se transmette de famille en famille
Avant que tu partes, avant qu´je parte Avant que tout éclate, faut pas qu´on s´rate
[Alonzo] Hey, comme Marley, j´veux être présent même absent Qu´on vienne remixer mon son, duo virtuel avec Jackson Et qu´ces francs nourrissent mon enfant pendant cent ans Garçon, plus d´baston pour un veston Un jeune père qu´y´a vu à peine la vie, un jeune frère Parmi tous ces bandits, mais bref faut qu´j´t´éduque fier Que j´serve d´appât, qu´les pièges de la vie se referment sur moi Pour qu´ton chemin à toi soit droit, sans piège sans croix
Plus tard n´écoute pas les copines qui t´diront : “L´école ça n´sert à rien, c´est mon mari qui m´ramènera l´pognon” Même en couple reste indépendante Dis-toi qu´l´école ça sert, quand j´pense que j´pourrai pas t´aider en langues vivantes Ta mère et moi faut qu´ça dure un maximum Pas comme ton grand-père, parti après avoir eu un max de mômes J´ai été privé d´une aile au décollage T´auras les deux et prendras l´avion d´la vie avec pleins de bagages
[Soprano] Docteur, ça fait quatre heures qu´j´attends ma copine Dans cette salle d´attente quatre heures qu´ma tête s´prend pour l´pic de Dante
On s´contente d´me dire de patienter et d´garder mon sang froid Facile à dire, là j´suis perdu comme l´Abbé Pierre sans foi J´en peux plus ces journées à l´hosto m´ont rendu moins costaud Vu toutes ces larmes on pourrait m´appeler Cousteau Depuis plus de cinq mois, elle maigrit Sans moi elle s´écrie, ses cris dus à des parents aigris Et moi j´passe mon temps à demander au bonheur de greffer un peu d´son temps à notre avenir De greffer des bras à mon cœur pour bercer un enfant à venir Et qu´les mains d´ma sueur lui offrent c´que j´aurais aimé avoir dans mes souvenirs C´est ça, c´est c´qu´on va faire : un gosse
Nos parents ne pourront rien y faire, cette brosse pourra coiffer cette chauve Idée du mariage qu´ils ont, un gosse, ça la rendra heureuse Au moins on oubliera notre séparation précoce
[ Soprano] - Ah t´es là bé´, dis-moi qu´est-ce qu´il t´a dit le docteur ? L´anorexie c´est fini ? Dis-moi, en tout cas c´est fini cette pression J´ai trouvé on va faire un gosse, mais, mais qu´est-ce qu´il t´arrive ? - J´peux pas avoir d´enfant... - Non !