Pour le repos, le plaisir des militaires Il est là-bas à deux pas de la forêt Une maison aux murs tout couverts de lierre "Aux tourlouroux", c´est le nom du cabaret La servante est jeune et gentille
Légère comme un papillon Comme son vin, son oeil pétille Nous l´appelons la Madelon Nous en rêvons la nuit, nous y pensons le jour Ce n´est que Madelon, mais pour nous c´est l´amour.
Quand Madelon vient nous servir à boire Sous la tonnelle, on frôle son jupon Et chacun lui raconte une histoire Une histoire à sa façon La Madelon pour nous n´est pas sévère Quand on lui prend la taille ou le menton Elle rit, c´est tout le mal qu´elle sait faire Madelon, Madelon, Madelon !
Nous avons tous au pays une payse Qui nous attend et que l´on épousera
Mais elle est loin, bien trop loin pour qu´on lui dise Ce qu´on fera quand la classe rentrera En comptant les jours, on soupire Et quand le temps nous semble long Tout ce qu´on ne peut pas lui dire On va le dire à Madelon On l´embrasse dans les coins, elle dit : "Veux-tu finir ..." On s´figure que c´est l´autr´, ça nous fait bien plaisir.
Un caporal, en képi de fantaisie S´en fut trouver Madelon un beau matin Et, fou d´amour, lui dit qu´elle était jolie Et qu´il venait pour lui demander sa main La Madelon, pas bête en somme, Lui répondit en souriant :
- Et pourquoi prendrais-je un seul homme Quand j´aime tout un régiment ? Tes amis vont venir, tu n´auras pas ma main J´en ai bien trop besoin pour leur verser du vin !