💃🎤 Paroles de chanson Française et Internationnales 🎤💃

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Artiste : Renaud
Titre : Hexagone
Ils s´embrassent au mois de janvier,
car une nouvelle année commence,
mais depuis des éternités
l´a pas tell´ment changé la France.
Passent les jours et les semaines,

y´a qu´le décor qui évolue,
la mentalité est la même,
tous des tocards, tous des faux culs.

Ils sont pas lourds en février,
à se souvenir de Charonne,
des matraqueurs assermentés
qui fignolèrent leur besogne.
La France est un pays´ de flics,
à tous les coins d´rue y´en a cent,
pour faire régner l´ordre public
ils assassinent impunément.

Quand on exécute au mois d´mars,
de l´autr´côté des Pyrénées,
un anarchiste du Pays Basque,
pour lui apprendre à s´révolter,
ils crient, ils pleurent et ils s´indignent

de cette immonde mise à mort,
mais ils oublient qu´la guillotine
chez nous aussi fonctionne encore.

Être né sous l´signe de l´hexagone,
c´est pas c´qu´on fait de mieux en c´moment,
et le roi des cons, sur son trône,
j´parierais pas qu´il est allemand.

On leur a dit, au mois d´avril,
à la télé, dans les journaux,
de pas se découvrir d´un fil,
que l´printemps c´était pour bientôt,
Les vieux principes du seizième siècle,
et les vieilles traditions débiles,
ils les appliquent tous à la lettre,
y m´font pitié ces imbéciles.

Ils se souviennent, au mois de mai,
d´un sang qui coula rouge et noir,
d´une révolution manquée
qui faillit renverser l´histoire.
J´me souviens surtout d´ces moutons,
effrayés par la liberté, s´en allant voter par millions
pour l´ordre et la sécurité.

Ils commémorent au mois de juin,
un débarquement d´Normandie,
ils pensent au brave soldat ricain
qu´est v´nu se faire tuer loin d´chez lui.
Ils oublient qu´à l´abri des bombes,
les Français craient : vive Pétain,
qu´ils étaient bien planqués à Londres,
qu´y´avait pas beaucoup d´Jean Moulin.

Être né sous l´signe de l´hexagone,
c´est pas la gloire en vérité
et le roi des cons, sur son trône,
me dites pas qu´il est portugais.

Ils font la fête au mois d´juillet,
en souv´nir d´une révolution
qui n´a jamais éliminé
la misère et l´exploitation.
Ils s´abreuvent de bals populaires,
d´feux d´artifice et de flonflons,
ils pensent oublier dans la bière
qu´ils sont gouvernés comme des pions.

Au mois d´août c´est la libertén
après une longue année d´usine,
ils crient : vive les congés payés ;
ils oublient un peu la machine.

En Espagne, en Grèce ou en France,
ils vont polluer toutes les plages,
et, par leur unique présence,
abîmer tous les paysages.

Lorsqu´en septembre on assassine
un peuple et une liberté
au coeur de l´Amérique latine,
ils sont pas nombreux à gueuler.
Un ambassadeur se ramène,
bras ouverts il est accueuilli,
le fascisme c´est la gangrène,
à Santiago comme à Paris.

Être né sous l´signe de l´hexagone,
c´est vraiment pas une sinécure,
et le roi des cons, sur son trône,
il est français, ça j´en suis sûr.

Finies les vendanges en octobre,
le raisin fermente en tonneaux,
ils sont très fiers de leurs vignobles,
leurs côtes-du-rhône et leurs bordeaux.
Ils exportent le sang de la terre
un peu partout à l´étranger,
leur pinard et leur camembert,
c´est leur seule gloire, à ces tarés.

En novembre, au Salon d´l´auto,
ils vont admirer par milliers
l´dernier modèle de chez Peugeot,
qu´il pourront jamais se payer.
La bagnole, la télé, l´tiercé,
c´est l´opium du peuple de France,
lui supprimer c´est le tuer,
c´est une drogue à accoutumance.

En décembre, c´est l´apothéose,
la grande bouffe et les les p´tits cadeaux,
ils sont toujours aussi moroses,
mais y´a d´la joie dans les ghettos.
La Terre peut s´arrêter d´tourner,
ils rat´ront pas leur réveillon,
moi j´voudrais tous les voir crever,
étouffés de dinde aux marrons.

Etre né sous l´signe de l´Hexagone,
on peut pas dire qu´ça soit bandant.
Si l´roi des cons perdait son trône,
y´aurait cinquante millions de prétendants.