J´aime pas mon père, l´est trop sévère Et pis ma mère qui fait mégère Même que ça serait pas mes parents Que j´les détesterais autant
J´aime pas les filles, même les mignonnes Ça se maquille pis ça ronchonne J´aime pas mes amis ni mes potes Font rien qu´à vous chier dans les bottes
J´aime pas les forêts, c´est plein d´arbres J´aime pas les cimetières ça sent le marbre J´aime pas la montagne ni la mer J´aime pas qu´on m´appelle p´tit frère
J´aime rien, j´aime rien ni personne
Pas la corrida non plus, les matadors Ça pue la souffrance, ça pue la mort J´aime pas les taureaux c´est trop fort Ni les férias, ivres-morts
J´aime pas la purée avec de vraies patates
Que la mousseline au lait Mais j´préfère les pâtes J´aime pas l´alcool ça rend zinzin J´aime pas l´école ça rend malin
J´aime pas le métro ni les autobus J´aime pas les gros avions d´Airbus Car le fer c´est plus lourd que l´air Ça devrait carrément pas voler J´aime pas les paquebots C´est plus lourd que l´eau Ça devrait carrément pas flotter
J´aime rien, j´aime rien ni personne
J´aime pas les légumes, les fleurs et les fruits J´aime pas le bitume, j´aime pas l´béton gris
J´aime pas tous ces gens qui fument Aucune chance qu´un jour j´en grille une
J´aime pas les fachos ni les socialos Ces pauvres écolos qui roulent à vélo Pis surtout j´aime pas ma chanson C´est pas Ferrat, pas Aragon
J´aime pas qu´on m´aime, dans c´cas-là je pars Comme dit le poème, je crois de Cendrars Paraît que j´suis un misanthrope Faudrait que j´demande à mes potes
Mais j´l´ai dit déjà, j´aime même pas mes potes
J´aime rien, j´aime rien ni personne J´aime rien, j´aime rien ni personne