Chez Jeanne, la Jeanne, Son auberge est ouverte aux gens sans feu ni lieu, On pourrait l´appeler l´auberge du Bon Dieu S´il n´en existait déjà une,
La dernière où l´on peut entrer Sans frapper, sans montrer patte blanche
Chez Jeanne, la Jeanne, On est n´importe qui, on vient n´importe quand, Et, comme par miracle, par enchantement, On fait partie de la famille, Dans son coeur, en s´poussant un peu, Reste encore une petite place
La Jeanne, la Jeanne Elle est pauvre et sa table est toujours mal servie, Mais le peu qu´on y trouve assouvit pour la vie Par la façon qu´elle le donne, Son pain ressemble à du gâteau Et son eau à du vin comme deux gouttes d´eau
La Jeanne, la Jeanne On la paie quand on peut des prix mirobolants : Un baiser sur son front ou sur ses cheveux blancs, Un semblant d´accord de guitare L´adresse d´un chat échaudé Ou d´un chien tout crotté comme pourboire
La Jeanne, la Jeanne Dans ses roses et ses choux n´a pas trouvé d´enfant Qu´on aime et qu´on défend contre les quatre vents Et qu´on accroche à son corsage Et qu´on arrose avec son lait D´autres qu´elle en seraient toutes chagrines
Mais Jeanne, la Jeanne
Ne s´en soucie pas plus que de colin-tampon Etre mère de trois poulpiquets, à quoi bon ! Quand elle est mère universelle Quand tous les enfants de la terre De la mer et du ciel sont à elle
Cette chanson est une reprise. Sa version originale a été créée par Georges Brassens