J’étais tranquille, j´étais peinard accoudé au flipper, le type est entré dans le bar, a commandé un jambon-beurre, puis il s´est approché de moi,
pi y m´a regardé comme ça : T´as des bottes, mon pote, elles me bottent ! j´parie qu´c´est des santiags, viens faire un tour dans l´terrain vague, j´vais t´apprendre un jeu rigolo à grands coups de chaine de vélo j´te fais tes bottes à la baston ! moi j´y ai dit : Laisse béton !
Y m´a filé un beigne, j´y ai filé une torgnole, m´a filé une châtaigne, j´lui ai filé mes grolles.
j´étais tranquille, j´étais peinard. accoudé au comptoir, le type est entré dans le bar, a commandé un café noir,
puis il m´a tapé sur l´épaule et m´a regardé d´un air drôle : T´as un blouson, mecton l´est pas bidon ! moi j´me les gèle sur mon scooter, avec ça j´s´rai un vrai rocker, viens faire un tour dans la ruelle. j´te montrerai mon Opinel, et j´te chourav´rai ton blouson ! Moi j´y ai dit : Laisse béton !
Y m´a filé une beigne, j´y ai filé un marron, m´a filé une châtaigne, j´y ai filé mon blouson.
J’étais tranquille, j´étais peinard, je réparais ma mobylette, le type a surgi sur l´boul´vard
sur sa grosse moto super-chouette, s´est arrêté l´long du trottoir et m´a regardé d´un air bête : T´as l´même blue-jean que James Dean, t´arrête ta frime ! j´parie qu´c´est un vrai Lévi Strauss, il est carrément pas craignoss, viens faire un tour derrière l´église, histoire que je te dévalise à grands coups de ceinturon ! Moi j´y ai dit : Laisse béton !
Y m´a filé une beigne, j´ai filé une mandale, m´a filé une châtaigne, j´y ai filé mon futal.
La morale de c´te pauvre histoire, c´est qu´quand t´es tranquille et peinard faut pas trop traîner dans les bars,
à moins d´être fringué en costard.
Quand à la fin d´une chanson, tu t´retrouves à poil sans tes bottes. faut avoir d´l´imagination pour trouver une chute rigolote.