T’es parti j’avais pas deux ans Me laissant seule avec Maman Et son chagrin T’as préféré ta liberté Aux douces chaînes d’un foyer
Bien trop serein
Vieux routard, vagabond, volage Tu ne voulais pas vivre en cage Alors adieu Tant pis pour la femme et l’enfant Tu as suivi les ailes du vent Vers d’autres cieux
Soixante-huitard invétéré Espèce de chien sans collier La solitude T’a semblé plus douce et plus belle Que la routine un peu cruelle Des habitudes
T’étais pas là, tu m’as manqué Je me souviens d’avoir pleuré
Bien trop souvent T’étais pas là, tant pis pour toi T’as pas connu les premiers pas De ton enfant
Tu es parti te reconstruire Un présent et un avenir Pour toi tout seul Est-c’que ça t’a rendu meilleur De ne vivre que pour ton bonheur Que pour ta gueule
Tu ne m’as laissé que ton nom Et puis aussi tes yeux marrons Bien peu de choses Mais nous n’aurons jamais vraiment Le même regard sur les gens Ni sur les choses
T’étais pas là, tu m’as manqué Je me souviens d’avoir pleuré Bien trop souvent T’étais pas là, tant pis pour toi T’as pas connu les premiers pas De ton enfant
Tu oublies mes anniversaires Ma vie ne t’intéresse guère Pourtant parfois J’aimerais bien un mot, un geste Pour me faire croire qu’il me reste Un vieux papa
Et si aujourd’hui j’ai trouvé Des bras forts pour me protéger J’ai toujours en tête
Le bon vieux temps des balançoires Où tu ne m’as pas fait m’asseoir Et je regrette
T’étais pas là, tu m’as manqué Je me souviens d’avoir pleuré Bien trop souvent T’étais pas là, tant pis pour toi T’as pas connu les premiers pas De ton enfant