Loin des oiseaux, des troupeaux, des villageoises, Je buvais, accroupi dans quelque bruyère Entourée de tendres bois de noisetiers Par un brouillard d´après-midi tiède et vert
Que pouvais-je boire dans cette jeune Oise ? Ormeaux sans voix, gazons sans fleurs, ciel couvert Que tirais-je à la gourde de colocase ? Quelque liqueur d´or fade et qui fait suer
Tel, j´eusse été mauvaise enseigne d´auberge Puis, l´orage changea le ciel jusqu´au soir Ce furent des pays noirs, des lacs, des perches, Des colonnades sous la nuit bleue des gares
L´eau des bois se perdait sur des sables vierges Le vent du ciel jetait des glaçons aux mares Or, tel qu´un pêcheur d´or ou de coquillages, Dire que je n´ai pas eu souci de boire