Denis avait bien compris pourquoi la vie faisait pleuvoir des cordes. Depuis tout petit, il trouvait en la pluie des vertus infiniment apaisantes. Alors, dès les premières gouttes, il s´arrêtait pour écouter contempler chaque goutte d´eau qui s´échouait sur les fenêtres. Il ressentait même parfois le besoin de sortir et de se laisser masser par la pluie, comme un chat viendrait réclamer des caresses. C´était le cas aujourd´hui
Jean Verniot, bonsoir. Nous venons de lire un extrait de votre dernier roman, "Georges et Denis". Avant de parler des thèmes que vous abordez dans ce livre, à savoir l´ennui, le deuil, la complicité presque fantastique entre deux êtres humains, il y a une chose que j´aimerais évoquer avec vous, c´est ce traitement que vous faites de la pluie. Dans l´histoire, c´est presque un personnage à part entière. Vous connaissant personnellement, j´ai remarqué de nombreuses ressemblances entre le protagoniste et vous, mais je ne sais rien de votre amour pour la pluie, alors quelle valeur a la pluie pour vous, Jean Verniot?
Eh bien, j´aime profondément le bruit de la pluie, c´est une berceuse dont j´espère ne jamais me lasser. En réalité, je suis fasciné par le cadeau que nous fait la nature avec ceci, un plaisir qui s´offre à nous ainsi si souvent, enfin si souvent, là où je vis en tout cas. Il n´est jamais complètement différent, mais jamais complètement identique non plus. Alors, à chaque fois, le plaisir n´est pas nouveau mais je ne m´en lasse pas, jamais