Magali, Magali, qu´est-ce qui t´a pris de t´en aller aux Saintes-Maries-de-la-Mer ? Ah, si t´avais pu deviner que le malheur était dans l´air,
Magali, tu as préféré les guitares au son des fifres et tambourins ; la farandole provençale ne te donnera plus la main.
Oh, Magali, tu te rappelles ces tambourins, comme ils sonnaient ? La farandole était si belle, jusqu´à l´espère on l´a dansée, Magali, depuis trois jours dans la Camargue il te réclame sans arrêt, avec ce soleil qui le nargue, en tournoyant dans les cyprès.
Magali, Magali, qu´est-ce qui t´a pris de t´en aller
pour le pays de nulle part ? Parce qu´un Gitan t´a regardée en faisant chanter sa guitare, Magali, toute la Crau résonne encore d´Arles et de Nîmes jusqu´à Marseille, de sa voix qui criait si fort que j´ai gardé mal aux oreilles.
Oh, Magali, que tu lui manques, voici déjà les tambourins ; la farandole est impatiente de vous revoir main dans la main, Magali, et le soleil de la Camargue se moque de le voir languir. Oh, je t´en prie, si tu t´attardes les tambourins vont repartir.
Magali, Magali, sous le soleil de la Provence, ta tête est prête à éclater. J´entends les fifres qui s´avancent ; rien ne peut plus les arrêter, Magali, ta tête cogne encore plus fort, le soleil n´a plus de pitié ; qu´est-ce qui t´a pris de t´en aller ? Oh, Magali tu danses encore.
Oh, Magali, il te retrouve, ne lui refuse plus ta main, la farandole enfin s´entrouvre, vous danserez jusqu´au matin, Magali, et tout entière la Camargue
fait résonner cent mille accords ; sous le soleil qui vous regarde, oh, Magali, vous danserez, vous danserez encore, encore !