Ils s’assemblent souvent, pour combattre Les affres de l’oubli tenace Sur leur canne, dans un regard fugace Nos vieillards se souviennent sans se battre
Elle est loin la bataille de Verdun Nos poilus sans barbe viennent de loin Et pourtant tout est là sans entrain Ils auraient voulu battre le foin
Le frère n’est plus, le cousin non plus Les Anciens ne peuvent tout raconter Ils chuchotent des chansons qui leur ont plu Les belles années défilent sans compter
Ils pleurent, ils savent, les morts sans mémoire Qui se souviendra du capitaine Fusillé, mutin, refus de gloire Sur la croix blanche, son nom, sans haine