37 jours de bagne, je décide que c´est trop On part en cavale avec deux copains Maturette et Clousiot On achète un bateau A un ancien dur, appelé Jésus
Est-ce une embrouille ou une arnaque En tout cas, ça pue En sautant du mur Clousiot s´est cassé la guibolle Le bateau de Jésus a le fond percé On n´a pas de bol On pagaye toute la nuit On se planque huit jours dans les broussailles Les moustiques nous piquent A travers nos futals Ça démarrait mal Mais c´est mieux sur l´île des lépreux Comme ils ont pitié de nous Ils nous vendent un bateau plus sérieux Ils nous donnent des allumettes, du riz, des oeufs Et une tortue Du rhum, un revolver et enfin
On prend la mer
La mer nous fait filer Loin du pénitencier Les courants nous entraînent Mais on y retournera quand même
Et puis onze jours de mer Tempête, beau temps, puis re-tempête Escale à Trinidad pour reprendre du poil de la bête Liberté, les filles sont jolies Alors on oublie Qu´il va falloir ré-embarquer vers le Honduras Chacun sa place Y´a pas un pète de vent C´est pour ça qu´on arrive doucement Au large de Curaçao
Tous desséchés sur notre bateau On est encore en vie Mais on fait plus pitié qu´envie Et quand on déboule sur le port On débarque, la police nous embarque Aller hop, tous au violon
La mer nous fait filer Loin du pénitencier Les courants nous entraînent Eh ... La mer nous fait filer Loin du pénitencier Les courants nous entraînent Mais on y retournera quand même
On est vite relâchés Parce qu´ici on a rien fait
Mais ce n´est pas aussi simple Qu´il n´y parait Un curé plein d´humanité Nous sort de là Nous les hors-la-loi Et il nous remet dans un bateau Et on dégage loin d´ici En colombie
Trois jours plus tard On saute pieds nus sur le sable Mais on est dénoncé Par une bande de minables Et on se fait reboucler