J´sors pas assez, j´reste enfermé J´ai les chaussons dans les doigts d´pieds J´devrais sortir, voir des potos Et manger des paupiettes de veau Et pas rester à lire des livres, comme un salaud
Les livres, moi, ça m´colle au fauteuil Me fait oublier le réel et l´irréel Et le jour des poubelles Le truc te prend, te lâche plus La journée passe et puis voilà Tu n´as rien fait, enfin, t´as lu C´est pas "rien fait"
Ça se ramène à la maison Ça s´entreprend sur le paillasson, tout habillé C´est aussi consentant qu´un amour Dont on a très, très envie Et qu´on met doucement, poliment dans son lit
Ça s´abandonne, ça tombe des mains On dit "J´recommencerai demain" Et puis ça croupit sous un lit ou dans on coin
T´es-tu déjà retrouvé à chialer Mouiller les pages d´un bouquin Relire la fin deux ou trois fois Essayer de comprendre pourquoi C´est toujours aussi triste et beau à chaque fois ?
Quand l´mec, il meurt Et puis toute sa famille aussi Dans d´injustes souffrances et puis des cris On peut déjà palper la peur Rien qu´en lisant le résumé de ses soucis Dans la librairie, et c´est gratuit
Pas besoin d´argent pour lire tout le temps Si t´es fauché, va au marché Tu trouveras entre le saladier et le poissonnier
Des bouquiniers qu´ont des merveilles De beauté à te refourguer