J´dois rien à personne, j´dois rien à personne J´dois rien à personne, j´dois rien à personne J´dois rien à personne, si ce n´est à Dieu Ma mère, FF, mes enfoirés et moi-même J´dois rien à personne, j´dois rien à personne
J´dois rien à personne, j´dois rien à personne
J´ai grandi à Marseille ci et là, j´y ai fait ci et ça Jusqu´à bosser mes rimes pour que les gens puissent apprécier Sat J´ai pas de grand souvenir d´enfance, en fait tout commence Quand ma mère m´annonce que mon père s´casse avec une connasse J´ai un goût amer, j´me retrouve seul avec elle J´me sens trop petit et impuissant pour pouvoir nous sortir d´la merde Manque d´argent et de diplômes elle s´met à faire des ménages Et faute de pouvoir payer notre loyer faut qu´on déménage On atterrit dans une de ces cités au nord de la ville
Avec la nécessité j´fais connaissance de la dureté de la vie On est pas chez nous on est qu´hébergés C´est pas tous les jours rose ni la joie mais grâce à ça on se laisse pas submerger On a un toit au dessus de notre tête et de quoi manger Te demande plus d´où m´vient cette force que j´ai ou ce qui m´a forgé A la même heure mon frangin purge un énième peine J´découvre de nouvelle sensations telles que haine et peine
J´attends pas qu´on m´aime, qu´on m´aide, qu´on me blâme Qu´on me condamne, qu´on plaigne ou qu´on m´comprenne
Si c´était à refaire ou à remettre C´est dans les mêmes conditions les mêmes termes que j´tiendrais à renaître J´attends pas qu´on m´aime, qu´on m´aide, qu´on me blâme Qu´on me condamne, qu´on plaigne ou qu´on m´comprenne J´sais c´que j´suis, j´sais c´que j´veux Et j´laisserai personne me dire c´que j´vaux
Du temps a passé mais pas assez, j´suis encore qu´un môme Autour d´moi les gens s´étonnent de voir que j´pense comme un homme J´dis vouloir aller loin préférer crever qu´faire l´aumône J´crois pas plus en la rue qu´en l´école j´suis prêt à baiser l´monde
Quand j´rentre au lycée j´crois plus en grand chose mon pote Hormis à la joie que j´donne à M´man quand j´lui ramène des bonnes notes Il me tarde grave de m´assumer, son job l´use et va la tuer J´le sais bien qu´elle fasse tout pour m´rassurer J´commence à traîner j´me ??? à l´alcool, au hip-hop, au shhhh J´fais même mes premiers p´tits business illicites Très vite fait j´finis chez les flics, j´flippe ma race A l´idée d´atterrir chez l´juge à Luynes ou à Grasse Grâce à ma tchatche j´m´en tire, j´te jure ce jour là J´aurais mérité un Oscar tant j´ai bien sur leur mentir
J´ai pas craché d´nom donc j´suis fier Pour autant une voix m´dit qu´ce truc c´est pas fait pour moi Faut que j´trouve une autre filière J´écris d´plus en plus chaque jour c´est comme une drogue Sur ce j´envoie tout chier, fuck la fac et son DEUG Ah ouais, au fait entre temps j´ai eu l´Bac J´savais que ça m´sortirais pas d´ma merde Aujourd´hui plus que jamais j´ai rien à perdre Sinon depuis peu on a monté un groupe avec ma bande Ça s´nomme FF on se dit frères mais de mères différentes Unis pour le meilleur le pire jusque dans l´infamie 94, j´renais au sein de ma nouvelle famille
J´attends pas qu´on m´aime, qu´on m´aide, qu´on me blâme Qu´on me condamne, qu´on plaigne ou qu´on m´comprenne Si c´était à refaire ou à remettre C´est dans les mêmes conditions les mêmes termes que j´tiendrais à renaître J´attends pas qu´on m´aime, qu´on m´aide, qu´on me blâme Qu´on me condamne, qu´on plaigne ou qu´on m´comprenne J´sais c´que j´suis, j´sais c´que j´veux Et j´laisserai personne me dire c´que j´vaux
Quand on monte le groupe on est sans embauche, on a rien en poche On vit pas dans les mêmes coins mais presque, pourtant on se sent proche
La routine tue à petit feu pourtant on s´accroche Les épreuves surmontées nous renforcent, chaque jour de plus nous rapproche Ma mère voit ça d´un mauvais oeil c´est logique Elle qui souhaitait que j´sois avocat et non pas que j´mette ma vie en musique En plus à l´époque mon rap me rapporte pas d´billets Même pas d´quoi faire repeindre réparer l´plafond ou payer le loyer On fait quoi d´nos journée hormis fumer pollen ??? Ecrire nos histoires imprégnées de béton à même le carrelage De temps en temps on vole le mic par-ci par-là On s´fait nos premiers fans et les gens commencent à parler
Quand on sort l´album certains trouve qu´ça pue d´autre qu´ça tue Mais y a pas de doute : ce truc vient de la rue Y a pas trop de concepts, c´est sur nos vies qu´on s´appuie Et contrairement à ce que tu peux croire rien n´y a changé depuis J´peux pas te parler du succès, j´l´ai pas vécu Ma seule fierté reste qu´on se soit jamais avoués vaincus On a eu la force d´y croire on voulait rentrer dans l´Histoire Mais qu´est-ce qu´on avait hormis la rage et l´énergie du désespoir J´suis sorti de nulle part pour éclater au grand jour Et s´il est vrai qu´la roue tourne j´veux pas rater mon tour
J´dois rien à personne, que dalle, si ce n´est à moi même