💃🎤 Paroles de chanson Française et Internationnales 🎤💃

 A   B   C   D   E   F   G   H   I   J   K   L   M   N   O   P   Q   R   S   T   U   V   W   X   Y   Z   0   1   2   3   4   5   6   7   8   9 
Artiste : Serge Gainsbourg
Titre : L´alcool
Mes illusions donnent sur la cour
Des horizons j´en ai pas lourd
Quand j´ai bossé toute la journée
Il m´reste plus pour rêver
Qu´les fleurs horribles de ma chambre

Mes illusions donnent sur la cour
J´ai mis une croix sur mes amours
Les p´tites pépés pour les toucher
Faut d´abord les allonger
Sinon c´est froid comme en décembre

Quand le soir venu j´m´en reviens du chantier
Après mille peines et le corps harassé
J´ai le regard morne et les mains dégueulasses
D´quoi inciter les belles à faire la grimace
Bien sûr y´a les filles de joie sur le retour
Celles qui mâchent le chewing-gum pendant l´amour
Mais que trouverais-je dans leur coeur meurtri
Sinon qu´indifférence et mélancolie
Dans mes frusques couleur de muraille
Je joue les épouvantails

Mais nom de Dieu dans mon âme
Brûlait pourtant cette flamme
Où s´éclairaient mes amours
Et mes brèves fiançailles
Comme autant de feux de paille
Aujour´hui je fais mon chemin solitaire
Toutes mes ambitions se sont faites la paire
J´me suis laissé envahir par les orties
Par les ronces de cette chienne de vie

Mes illusions donnent sur la cour
Mais dans les troquets du faubourg
J´ai des ardoises de rêveries
Et le sens d´ironie
J´me laisse aller à la tendresse

J´oublie ma chambre au fond d´la cour

Le train de banlieue au petit jour
Et dans les vapeurs de l´alcool
J´vois mes châteaux espagnols
Mes haras et toutes mes duchesses

A moi les p´tites pépés les poupées jolies
Laissez venir à moi les petites souris
Je claque tout ce que je veux au baccara
Je tape sur le ventre des Maharajas
A moi les boîtes de nuit sud-américaines
Où l´on danse la tête vide et les mains pleines
A moi ces mignonnes au regard qui chavire
Qu´il faut agiter avant de s´en servir
Dans mes pieds-de-poule mes prince-de-galles
En douce j´me rince la dalle

Et nom de Dieu dans mon âme
V´là qu´j´ ressens cette flamme

Où s´éclairaient mes amours
Et mes brèves fiançailles
Où se consumaient mes amours
Comme autant de feux de paille
Et quand les troquets ont éteint leurs néons
Qu´il n´reste plus un abreuvoir à l´horizon
Ainsi j´me laisse bercer par le calva
Et le dieu des ivrognes guide mes pas