L´an mil neuf cent soixante et huit Mon enfant, tu es parti Vers je ne sais quelle Amérique Venue de ton esprit
Je n´ai pas, tu le sais Tant de sévérité Qu´on me fasse mystère Si au moins je savais Ce qu´en ce mois de mai Tu étais allé faire "Salut, à ce soir Je rentrerai tard"
L´an mil neuf cent soixante dix Deux ans que tu es parti Serais-tu donc un mauvais fils ? Ne t´ai-je pas compris ?
Tu aurais au moins pu À quelque temps perdu Donner de tes nouvelles Pourquoi te caches-tu ?
Moi, je ne t´en veux plus De t´être fait la belle Mais ce soir de mai Que t´ont-ils donc fait ?
L´an mil neuf cent quatre-vingt-huit Tu dois avoir des cheveux gris Moi, j´ai vieilli beaucoup plus vite Qu´on ne l´avait prédit
Ça fait vingt ans et plus Que je t´ai attendu Sur le pas de ma porte J´attendrai, mon garçon Peut-être sans raison Jusqu´à diable m´emporte Si tu viens ce soir Ne viens pas trop tard
L´an mil neuf cent soixante et huit Mon enfant, tu es parti Vers je ne sais quelle Amérique Venue de ton esprit L´an mil neuf cent quatre-vingt-huit Moi aussi je vais mourir