Dans le matin crépusculaire Parfum de courant d´air Sa vie s´en va Dans la maison du solitaire À l´âge où trop d´hiers
Ont trop de poids Il attend la trêve Le soupir qui le prendra Il entend ses rêves S´évanouir au fond des draps Un peu moins de sève Irrigue un peu plus de bois Pourquoi ?
Il se repose à sa manière Les yeux un peu plus clairs Il vit sans voix Dans la maison du solitaire Il n´a qu´un seul repère : Son cœur qui bat Des soirées tilleul Où s´endort la dérision Devant la télévision
Et la vie qui gueule Dans ce pauvre point de terre La maison du solitaire
Tous les frissons de l´éphémère Ont fui dans l´atmosphère Dans l´au-delà Dans la maison du solitaire Une ombre sursitaire Chavire déjà Et pourtant la vie Tous les jours recommencée Et pourtant l´envie D´être jeune et de danser Soif inassouvie On n´en a jamais assez Assez
Assez de pleurs, pas de prières Les lustres qui brillèrent Se sont éteints Et la maison du solitaire N´est plus qu´un outre-mer Perdu, lointain Le vieux chat qui miaule Et les flammes du couchant Qui s´éloignent dans les champs Alors comme un saule Elle s´incline vers la terre La maison du solitaire