Un jour j´ai fermé la télé Et le monde s´est révélé À moi sous des couleurs nouvelles Plus de peuples assassinés Plus de cadavres calcinés
Plus de fœtus dans les poubelles J´ai marché dans le vent du soir Précédé par un encensoir Qui parfumait la nuit tombante J´ai retrouvé mon univers Par mes yeux mais pas au travers D´une lucarne déformante
On peut vivre sans la télé Il suffit de se recaler Par rapport aux valeurs premières Entre l´azur, la terre et l´eau Un zeste de vert écolo Et du soleil pour la lumière Le temps de vivre est supérieur Quand il chante de l´intérieur Que l´on peut l´entendre en soi-même Ou même à deux, c´est différent
Le monde entier dans un écran Ne vaut pas un simple "Je t´aime"
Le refus de consommation Ne renie pas l´information Il faut savoir ce qui se passe Mais il vaut mieux participer Par soi-même que de flipper Aux clins d’œil de l´argent qui chasse Qui arrondit ses fins de mois Toujours en imposant ses choix Nous, on met la main à la poche Ou sinon on vous fait crédit Et vous vivez comme on vous dit Pour tous le même son de cloche
Un jour j´ai fermé la télé On s´est remis à se parler
On avait perdu l´habitude On a commencé doucement Tout d´abord un balbutiement Pour émerger de l´hébétude Puis quelques onomatopées C´était pas du François Coppée Mais vite on a rouvert un livre Puis les bras naturellement Pour aimer et tout simplement Retrouver le bonheur de vivre