Alors par quoi commencer ? Nous sommes le 7 en avril, J´ai 17 ans, cher SINIK, !je t´écris cette lettre en Afrique, Mon prénom c´est Daryl,
Je rêve de rap, de Paris Mon travail consiste à mettre de l´essence dans des barils ! Ca fait drôle de te parler, De ma vie je suis géné, Mais je dois ramener de quoi manger, Dans ma famille je suis l´aîné ! Comment ne pas te dire que j´ai si peur de me cramer ; J´ai ton album et sois honnête: est-ce grave si je l´ai gravé ? Moi je rap et j´aimerais tant que tu m´apprennes les bons conseils, Comme tous les jeunes de Libreville J´attends la date de ton concert ! Ici, c´est différent, c´est pas gratuit quand c´est les femmes, Assimiles tu que pour te voir il faut 6000 francs CFA ?
Ta réussite me donne envie, d´être une star, d´être en place, de marcher, Rendez vous pris sur la grande place du marché ; Voilà je t´ai raconté ce que jai toujours du mal à dire, Et puis pourquoi je t´écris cette lettre? C´est même pas toi qui vas la lire...
Nous sommes le 30 fin avril, Aux Ulis, près de Paris, Il est bientôt 23h00, Comment vas-tu cher Daryl ? J´espère que tout va bien, Que tes projets tiennent debout, Que le travail c´est pas trop dur, Que tes époles tiennent le coup...
J´ai bien recu ta lettre, Le récit de ton périple, J´en ai déduit que ton courage, N´avait d´égal que ton mérite !! 6000 c´est trop cher, surtout quand t´as rien dans les poches, Mais t´inquiète pas je te ferai rentrer tu pourras squatter dans les loges ! Daryl Toi qui pensais que j´étais peut-être un beau parleur, Mais c´est bien moi qui t´écris ça, Ce n´est pas un mec de chez Warner !!! Les distances qui nous séparent Se sont écourtées dans ma tête ; Mais bien sûr que j´aimerais bien pouvoir écouter ta maquette !! Daryl, moi la musique, elle a délimité ma vie, Quand j´arriverai dans ton pays
Tu nous feras visiter la ville ok ? En attendant je te déconseille de lâcher, Rendez-vous pris devant la scène sur la grande placé du marché...
Nous sommes le 12 au mois d´août, Retour au taf en baskets, Hier encore tu étais là , J´avais mon badge en Back Stage ! Je me suis isolé là -haut, J´ai vu frissonner ma peau, Ca m´a fait rigoler à mort Le coup des pistolets à eau !!! J´ai kiffé quand ca kickait, Quand le dj faisait des scratches, Ici la vie a repris vite, ils ont déjà enlevé l´estrade, Toujours fou de rap français,
Un jou je m´envolerai là -bas, Ca m´a donné envie d´y croire, J´espère te renvoyer la balle ; Pourtant mon père m´a dit: