Au plus claire des sombres nuits Quand le rêve n´est pas trop de la partie On les pêche à la ligne Un genre de spleen de marins Un cœur de satin
Même les vagues sont endormies Les machines osent à peine faire du bruit Pour qu´nos brunes sous la bruine Amène ses lignes au matin Elles s’inquiètent d´un rien
Bien sur on n´leur dit pas tout Si on gèle, si on tremble de partout Si parfois on se signe On se résigne au grand bain On fait moins les malins
Vu qu´on leur cache nos blessures On ne cause pas non plus de nos lectures Vahinés épinglées, façon boucher et alors C´est leurs corps les plus forts
Dieu de clémence D´ici, de n´importe où on s´en fout On vous demande, d´veiller sur nos p´tits loups
Faut avouer qu´nos âmes penchent Forcément du côté de ces anges Qui travaillent à l´usine Comme les frangines, Les belles-sœurs Enfin, pour l´armateur
Certains parlent de fiançailles, Carrément de familles, de marmailles Mais que jamais un seul N´ai pour linceul Du fer blanc Pas plus qu´un océan
Dieu de clémence D´ici, de n´importe où on s´en fout On vous demande, d´veiller sur nos p´tits loups
Au plus clair des tendres nuits Le sommeil n´étant pas d´la partie Ferrées comme à la ligne Ces quelques lignes de rien Pour des cœurs tellement loin