Le spleen des petits à l´école, ça les rend marteau, Peu d´chance de s´en sortir s´ils en ont marre tôt, Déjà en CP ils s´écrasaient devant les costauds,
Et dans ce panier d´crabes, les plus forts seront des tourteaux Le spleen des petits à l´école, ça les rend marteau, Peu d´chance de s´en sortir s´ils en ont marre tôt, Plus dure sera la chute, attention, passage à niveau, C´est chaud quand ils voient qu´papa sera pas au niveau.
Les feuilles mortes sont tombées, couleur ocre-orange, absorbé par cette image le petit marche dans les peaux d´oranges, sa cagoule gondole sous la pluie, tout trempé, dans sa poche des billes et quelques Kiri écrasés,
il en raz l´bol de raz l´bol, il est frigorifié, l´odeur humide des feuilles mortes qui lui chatouille le nez, il est tout p´tit, pourtant le spleen a fait son entrée, sombre après midi et dans sa tête, tout s´est embrouillé. Il sait pas si maman c´est à quatre heures ou à cinq heures et demi, il sait pas pourquoi la dame est méchante à la garderie, il emporte avec lui quelques bonbecs et des choco-rêves, l´écorce des arbres est trop dure pour faire couler la sève.
Le spleen des petits à l´école, ça les rend marteau, Peu d´chance de s´en sortir s´ils en ont marre tôt, Déjà en CP ils s´écrasaient devant les costauds,
Et dans ce panier d´crabes, les plus forts seront des tourteaux Le spleen des petits à l´école, ça les rend marteau, Peu d´chance de s´en sortir s´ils en ont marre tôt, Plus dure sera la chute, attention, passage à niveau, C´est chaud quand ils voient qu´papa sera pas au niveau.
Le ciel s´obscurcit, il croque dans un pépito, il fait presque nuit, une lumière glauque dans le préau, ça souffle, alors il s´emmitoufle, il sent même plus le sent même plus le vent qui siffle, les poings serrés dans ses moufles, il morfle, pense un peu à goldorak,
des miettes de pain au chocolat durcies dans son anorak, il veut s´échapper, voudrait qu´maman vienne le chercher, il cherche l´entrée priant qu´elle n´ait pas oublié, dans la cour, c´est crade, odeur d´orange et de pourriture, les feuilles mortes, glissantes, gluantes, sous ses chaussures, les cris des autres l´agressent, serre les dents et snobe les costauds, il est sept heures et demi, toujours personne dans le préau.
Le spleen des petits à l´école, ça les rend marteau, Peu d´chance de s´en sortir s´ils en ont marre tôt, Déjà en CP ils s´écrasaient devant les costauds,
Et dans ce panier d´crabes, les plus forts seront des tourteaux Le spleen des petits à l´école, ça les rend marteau, Peu d´chance de s´en sortir s´ils en ont marre tôt, Plus dure sera la chute, attention, passage à niveau, C´est chaud quand ils voient qu´papa sera pas au niveau.
Il a triste mine quand il déboule à la cantine, les autres petits font des batailles avec des clémentines, le chef de table, c´est un grand blond qui l´embête, celui qui dans les arbres lui avait perché sa casquette,
il s´acharne sur le p´tit, qui lui a jamais rien fait, à la récré, c´est moqueries, même à la balle au prisonnier, c´est la tête de turc le genre qu´on course dans le parc, avec un pull trop grand, qu´a tellement peur des clowns au cirque, à l´école, pour lui c´est l´humiliation, en 6ème ça sera "the wall" et commencera la sélection, il serre encore les dents mais tiendra pas dans cette violence, son petit coeur était pur mais maintenant il crie "vengeance".