Ce qu´on veut c´est des levers de soleil Couleur jus de fraises au fond d´une assiette blanche, Des couchers de lune, et des jolies paires De fesses qui se déhanchent,
C´est se draper dans le bleu, le mauve De l´aube ou de l´aurore, C´est rugir face au vent, Étreindre nos corps Avant d´atteindre la mort.
Ce qu´on veut c´est des musiques inoubliables, Et des cantiques gospel, Des chœurs en milliers et à l´unisson, Des lubies, des étincelles,
Ce qu´on veut c´est s´enfoncer dans les jungles, Valser sous des pluies tropicales, Plonger Plonger nus Dans l´océan opale,
Ce qu´on veut c´est prendre le temps d’inonder
Des carnets d´écriture ou des albums photos, Que chaque page blanche devienne grise Les marges saturées de mots, Que nos sourires un peu forcés occupent l´espace et les cadres aux murs, Bien sûr
Ce qu´on veut c´est libérer l´espoir et nos enfances Pour en faire des films et des nouvelles, Des plaidoyer pour la chance, Et des embrasements de ciel ! Ce qu´on veut c´est des couleurs plein les yeux, Des pupilles comme des mers, Qu´ils soient mouillés d´émotions Et brillent de milles feux Gorgés de lumières
Ce qu´on veut c´est faire danser les anciens Et chanter les nouveaux, Jusqu´au petit matin En laissant tomber les idéaux ! Ce qu´on veut c´est des sourires au hasard, Comme promesse d´un peu, Un peu, encore Juste avant, avant que ne tombe le soir
Ce qu´on veut c´est s´éveiller, En ouvrant des volets pastels, Les faisceaux dorés qui font valser la poussière ! La peau brulée par le soleil, Asséchée par le sel de mer !
Ce qu´on veut, ce qu´on veut C´est des horizons clairs.
Alors qu´en bas, sur le bitume glacé De nos boulevards pudiques, Des visages se décomposent dans la misère, Comme quoi, tu vois, Y a pas de logique Non, pas de logique