đŸ’ƒđŸŽ€ Paroles de chanson Française et Internationnales đŸŽ€đŸ’ƒ

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Artiste : Terrenoire
Titre : Je Bois tout seul
Lundi 18 juin, 13h42, Alors c’est ça la Ville, la grande ? Tant de monde et pourtant, tellement de solitudes
Il a fallu que nous prenions la route et que nous laissions une partie de nous en arriĂšre, dans l’ombre. Elle est belle et dangereuse la Ville, avec sa gueule d’appel Ă  la noyade. On pourrait s’imaginer qu’elle nous transforme. Qu’elle nous mĂ©tamorphose. Qu’elle fait de nous des gens-plus-grands-qu’on-est

Elle serait comme une seconde chance, la Ville. Un nouveau terrain pour y planter son rĂȘve, son arbre d’ambitieux. Comme un moyen d’accĂ©der Ă  quelque chose qu’on ne pouvait atteindre. Oui, parce que de lĂ  oĂč nous venons il n’y a rien qui ne nous aurait permis de nous accomplir. N’est-ce pas ?
D’oĂč on vient, il y a des tas de maisons toutes pareilles. Avec des jolis jardins bien modestes, des gens identiques aux jardins. C’est tellement tranquille, qu’on croirait presque que c’est Ă  l’abandon. Les cerisiers font des cerises, et les gens font des enfants qui montent sur des vĂ©los. Ces enfants tournent partout et agrandissent leurs aires de jeux, chaque jour un peu plus, entre les forĂȘts et les voitures qui brĂ»lent
Nous avons grandi Ă  Terrenoire. Nous avons voulu, un jour, quitter cet endroit : les terrains de jeux, les forĂȘts, le lotissement. Mais comme on ne quitte jamais son corps, nous sommes et resterons Ă  jamais des enfants de Terrenoire , arrivĂ©s dans la Ville, la grande

LĂ  oĂč, dans les rues pavĂ©es, les gens se croisent, s’ignorent ou se trouvent beaux. LĂ  oĂč on s’enivre avec ce qu’on peut, du mauvais Gin, de l’amour en poudre, les rĂȘves dÂŽun futur radieux. Nous errons joyeusement, nous et notre solitude. Comme des motards-assassins. Tandis que la ronde de notre propre ivresse s’enroule sur nous comme le pĂ©riphĂ©rique sur la Ville, et fait brĂ»ler la nuit
Toi je te reconnais, tu n’es qu’un parmi tant d’autres. Il n’y a que des vagabonds dans la Ville. Et toi tu en es un. C’est ce que nous sommes nous aussi, des vagabonds vers la lumiĂšre. Je te vois avancer, volontaire. Faire de ta Vie la quĂȘte d’un ailleurs qui te sauvera. PoĂštes-mercenaires. On se rĂ©pĂšte le credo. On prie pour la fortune. Gardons la beautĂ© sauve
Tout ce que nous avons Ă  choisir, c’est la couleur de la boisson avec laquelle avancer. Quel sera le mĂ©lange pour dompter la ville ? Quelle sera la part d’ombre, la part de lumiĂšre ? De quoi nous dĂ©lesterons nous pour passer un jour, le portail du Black Paradiso. CramĂ©s, transfigurĂ©s, peut-ĂȘtre les deux ?