Titre : Dans le parc de Thalcy, j´ai dressé deux plançons
Dans le parc de Thalcy, j´ai dressé deux plançons Sur qui le temps faucheur ni l´ennuyeuse estorse* Des filles de la nuit jamais n´aura de force, Et non plus que mes vers n´éteindra leurs renoms.
J´ai engravé dessus deux chiffres nourrissons D´une ferme union qui, avec leur écorce, Prend croissance et vigueur, et avecq´eux s´efforce D´accroître l´amitié comme croissent les noms.
Croissez, arbres heureux, arbres en qui j´ai mis Ces noms, et mon serment, et mon amour promis. Auprès de mon serment, je mets cette prière :
Vous, nymphes qui mouillez leurs pieds si doucement, Accroissez ses rameaux comme croît ma misère, Faites croître ses noms ainsi que mon tourment.