💃🎤 Paroles de chanson Française et Internationnales 🎤💃

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Artiste : Théodore Botrel
Titre : L´horloge De Grand-mère
C´est une horloge en châtaignier
Au long coffre à la mode antique
Que dut longuement travailler
Quelque Michel-Ange rustique

Au bas, le sonneur de biniou
Fait face au sonneur de bombarde,
Durant qu´au fronton, un hibou
De ses grands yeux ronds vous regarde

Oh ! combien cela me charmait,
Quand j´étais tout petit, de suivre
La mort des heures que rythmait
L´énorme balancier de cuivre

Car vraiment, lorsque près d´un seuil,
On contemple une horloge close,
Elle a tout l´air d´un long cercueil
Où le temps, qui n´est plus, repose

La première heure que chanta
L´horloge de sa voix profonde
Fut celle où grand´maman jeta

Son premier cri dans ce bas-monde

Et ce fut ce Dong ! éclatant
De demi-heure en demi-heure
Qui régla dès lors chaque instant
De ta vie, ô Toi que je pleure !

Dong ! Dong ! elle sonnait ainsi
Et l´heure grave et l´heure folle,
L´heure des jeux et l´heure aussi
Où partait l´enfant pour l´école

Dong ! Dong ! le moment du réveil
Puis l´heure où l´on se met à table
Dong ! Dong ! le moment du sommeil
Quand passe le jeteur de sable

Dong ! Dong ! l´heure où pour le Saint Lieu

On part en bande, le dimanche
L´heure où, pour recevoir son Dieu,
Plus tard, on met sa robe blanche

Dong ! Dong ! la prime-aube du jour
Où l´on va travailler la terre,
Et puis l´heure où gémit d´amour
Le cœur, las d´être solitaire !

Dong ! Dong ! les instants si joyeux
Où les petits gars apparaissent
L´heure digne où s´en vont les vieux
Pour faire place à ceux qui naissent

Et la femme en âge avançait,
Devenait maman, puis grand´mère
Et l´horloge aussi vieillissait
À tant sonner l´heure éphémère

Et grand´maman allait, venait
Chaque jour de plus en plus frêle
Et l´horloge sonnait, sonnait
D´une voix de plus en plus grêle

Quand de grand´maman la raison
Sembla pour toujours endormie,
L´horloge à travers la maison
Sonna l´heure pour la demie

Et grand´maman, dans son lit-clos,
Agonisa puis se tint coite
Et ce furent de longs sanglots
Que pleura l´horloge en sa boîte

Enfin, dans le lit, un soupir
Et le grand balancier de cuivre

S´arrêta d´aller et venir
Quand grand´maman cessa de vivre

Et grand´mère auprès des Élus
Est montée avec allégresse
Et l´horloge ne sonne plus,
Elle est morte aussi de vieillesse

Morte à jamais ! C´est vainement
Qu´un grave horloger l´interroge,
C´était le cœur de grand´maman
Qui battait dans la vieille horloge !