1. Il s´appelait Kergariou Et s´en venait on ne sait d’où : Probablement du Finistère ; Bien qu´il eut d´illustres aïeux,
II était pauvre comme un gueux Et n´en faisait aucun mystère ; Portait l’habit des anciens jours Et mettait le même toujours : Hiver, été, printemps, automne ; Vint à Paris en bragou-braz, Appuyé sur un grand pen-baz : A la Bretonne !!!
2. Dès en arrivant à la Cour Il eut deux duels chaque jour : Le matin et l’après-soupée, Pour prouver aux gens de bon ton Que s´il jouait bien du bâton II tirait encor mieux l’épée ! II n´avait que des ennemis : Au vingtième, il eut pour amis
Tous les grands de la capitale ! Devint alors un élégant, Habit bleu, jabot, catogan : A la Royale !!!
3. Un beau jour, enfin, par surcroît, Entra dans les houzards du Roy Dont il fut bientôt Capitaine ; Devint la terreur des époux : Eut dix, vingt, trente rendez vous... Et puis les compta par centaine ! De tous coeurs il fut triomphant : Du farouche qui se défend, Et du craintif qui se hasarde… Hop, là ! tous ne faisaient qu´un saut ! Il vous les emportait, d’assaut; A la Houzarde !!!
4. Chantez, trompettes et tambours ! Adieu Paris et les Amours : Kergariou part à la Guerre ! Il s´y bat gaîment, sans souci. La Mort est une femme aussi : Kergariou ne la craint guère ! Or, au matin de Fontenoy, Nous ayant crié : Suivez moi ! Il fondit sur la troupe anglaise... Reçut trois balles dans la peau, Et mourut devant son Drapeau : A la Française !!!