1. Les cheveux dorés ceints d´une auréole, En vêtements blancs, sandales aux pieds, Un petit garçon rentrait de l´école Le long d´un chemin bordé d´oliviers.
Une jeune enfant toute endolorie Se traîna vers lui, les deux bras tendus ; La jeune fillette avait nom Marie, Le jeune écolier se nommait Jésus !
2. « Viens à mon secours, criait l´enfant blonde, Mes riches parents m´ont perdue, hélas ! Et depuis hier je suis vagabonde Et je ne sais plus où porter mes pas! » Et Jésus lui dit : « Quelle est ta patrie ? Jusqu´où t´emmenaient les amis perdus ? » « Jusqu´à Magdala »… répondit Marie. « C´est Elle... déjà ! » murmura Jésus !
3. « Je cueillais gaîment des fleurs diaprées Quand la caravane au loin disparut ;
Mes sandales d´or se sont déchirées, Et sur les cailloux longtemps j´ai couru. Vois mes pauvres pieds, leur chair est meurtrie : Que c´est douloureux de marcher pieds nus ! » « Sieds-toi sur ce roc, ma pauvre Marie ; Je vais te guérir », répondit Jésus.
4. Et, s´agenouillant au bord de la route, L´Enfant-Dieu lava les membres meurtris. Puis, des pleurs divins tombant goutte à goutte Sur les petits pieds, ils furent guéris ! La Magdaléenne émue et ravie Se sentait revivre et ne pleurait plus... « Merci, mon sauveur ! »… dit gaîment Marie. « Je te sauverai ! » dit tout bas Jésus.
5.
Mais survint alors un groupe fidèle D´esclaves joyeux qui, soudain, cria : « La jeune maîtresse est là, c´est bien elle ! Vers sa mère en pleurs ,vite, emportons-là ! » Et, le cœur bien gros et l´âme attendrie, Fixant sur Jésus des yeux éperdus : « Adieu !...pour toujours ! » s´écria Marie. « Au revoir... un jour ! » soupira Jésus !