Dans vos yeux, sur la vie amère Brilleront les clairs diamants Qu´on voit dans ceux de votre mère. Entre mille éblouissements, Au milieu des rêves charmants
Dont se pare la Renommée, Vous naissez parmi les romans. Bonjour, mademoiselle Edmée.
Bien mieux que la rose éphémère, Vos lèvres, ces enchantements, Riront à la belle chimère. Vos prunelles aux feux dormants Ont de vagues rayonnements, Comme une lueur allumée Aux mystérieux firmaments. Bonjour, mademoiselle Edmée.
Comme, avec un dédain sommaire, Le poëte, en ces doux moments, Quittant la Muse et sa grammaire, A vite oublié les tourments, L´orgueil, les applaudissements
Et la gloire, cette fumée, Avec de longs ravissements! Bonjour, Mademoiselle Edmée.
Envoi
Princesse, des regards aimants Fêtent votre chair parfumée Et vos tendres vagissements. Bonjour, mademoiselle Edmée. Villa de Banville, mercredi 21 juillet 1886.