Rose est toute caprice, et moi J´adore son oeil qui pétille, Et je sens des bonheurs de roi Rien qu´à lui baiser la cheville. Elle s´habille, elle babille,
M´appelle avec son regard bleu, Et puis s´enfuit comme une anguille: Jamais ne vîtes si beau jeu.
Je marche, comme à Fontenoy, Contre la folle qui frétille, Et la voici presque en émoi. Puis elle s´envole et grappille Une praline à la vanille: On dirait que je parle hébreu! La bonne heure qu´elle gaspille! Jamais ne vîtes si beau jeu.
Je veux la quereller, ma foi! Mais sa colère est si gentille! Allons, c´est moi qui fais la loi, Je la caresse et je la pille. Mais elle remet sa mantille,
M´effleure de sa lèvre en feu, Et pleure pour ma peccadille: Jamais ne vîtes si beau jeu.
Envoi.
Je baise une larme qui brille, Un bout de dentelle, un cheveu; Elle rit, la méchante fille! Jamais ne vîtes si beau jeu.