Quand le froid de la mort enveloppe cette argile souffrante, où va l´âme immortelle ? Byron.
Il est un triste lac à l´eau tranquille et noire
Dont jamais le soleil ne vient broder la moire, Et dont tous les oiseaux évitent les abords. Un chêne vigoureux a grandi sur ses bords, Et, courbé par le Temps jusqu´aux ondes, étale Sur la cime des flots sa masse horizontale. Son feuillage muet se tait malgré le vent ; Le nymphaea, l´iris, le nénufar mouvant, Le bleu myosotis et la pervenche sombre Penchent étiolés, ou meurent sous cette ombre. Ainsi, quand sur le coeur, dans sa jeune saison, Amour ! tu fais tomber ta large frondaison Et tes rameaux géants dont le fardeau l´accable, Tout s´étiole et meurt sous ton ombre implacable.