Plus de fois, dans tes bras charmants Captif, j´ai béni mes prisons, Que le ciel n´a de diamants ; Et pour tes noires trahisons J´ai versé plus de pleurs amers
Que n´en tient le gouffre des mers.
Mes chants ailés, je te les dois ! Plus haineuse que les bourreaux, Mon coeur a saigné sous tes doigts ; Mais que de fois, comme un héros Qui vient de voler son trésor, J´ai dormi sur tes cheveux d´or !
Tu m´as versé le vin du ciel ! Et mes maux seront pardonnés A ton désoeuvrement cruel, Si les baisers que m´a donnés Ta lèvre pareille à des fleurs Sont aussi nombreux que mes pleurs.