Cela se traîne autour du marché Saint-Germain. Cet être fabuleux qui n´a plus rien d´humain, Grand corps en deux ployé, tas de choses flétries Comme les vieilles dans les antiques féeries,
Vêtu de vieux tricots, de haillons, de gilets, Spectre laissant pourrir sur de vagues mollets Ces vils jupons mordus par le ruisseau vorace, Où l´on ne voit plus rien que la boue et la crasse; Le nez et le menton pointus; la bouche, écrin Vide; sur le front noir, ces deux mèches de crin; Ce fouillis de lambeaux affreux, de souquenilles; Ces pieds entortillés dans de sales guenilles; Oui, tout cela, divine Hélène au front d´argent Que la Lune, ta soeur, admirait en songeant! Toi dont la jambe nue éblouissait le pâtre, Diane! toi Laïs! vous Phryné, Cléopâtre! Ève! toi dont les fleurs géantes et les cieux Et les fleuves, avec leur chant délicieux, Et les lions ravis disaient l´épithalame,