Sculpteur, cherche avec soin, en attendant l´extase, Un marbre sans défaut pour en faire un beau vase ; Cherche longtemps sa forme et n´y retrace pas
D´amours mystérieux ni de divins combats. Pas d´Héraklès vainqueur du monstre de Némée, Ni de Cypris naissant sur la mer embaumée ; Pas de Titans vaincus dans leurs rébellions, Ni de riant Bacchus attelant les lions Avec un frein tressé de pampres et de vignes ; Pas de Léda jouant dans la troupe des cygnes Sous l´ombre des lauriers en fleurs, ni d´Artémis Surprise au sein des eaux dans sa blancheur de lys. Qu´autour du vase pur, trop beau pour la Bacchante, La verveine mêlée à des feuilles d´acanthe Fleurisse, et que plus bas des vierges lentement S´avancent deux à deux, d´un pas sûr et charmant,
Les bras pendant le long de leurs tuniques droites Et les cheveux tressés sur leurs têtes étroites.