- Joyeux comme un enfant à la fin de son thème, Me voici donc au bout de ce moral poëme ! En êtes-vous aussi content que moi, lecteur ?
En vain depuis deux mois, pour clore ce volume, Mes doigts faisaient grincer et galoper la plume ; Le sujet paresseux marchait avec lenteur. Se berçant à loisir sur leurs ailes vermeilles, Les strophes se groupaient comme un essaim d’abeilles Ou picoraient sans ordre aux sureaux du chemin. - Les chiffres grossissaient. La page sur la page Se couchait moite encore, et moi, perdant courage, Je me disais toujours : - Demain !
CXXII
- Ce poëme homérique et sans égal au monde Offre une allégorie admirable et profonde ; Mais, - pour sucer la moelle il faut qu’on brise l’os,
Pour savourer l’odeur il faut ouvrir le vase, Du tableau que l’on cache il faut tirer la gaze, Lever, le bal fini, le masque aux dominos. - J’aurais pu clairement expliquer chaque chose, Clouer à chaque mot une savante glose. - Je vous crois, cher lecteur, assez spirituel Pour me comprendre. - Ainsi, bonsoir. - Fermez la porte, Donnez-moi la pincette, et dites qu’on m’apporte Un tome de Pantagruel.