J´aime d´un fol amour les monts fiers et sublimes ! Les plantes n´osent pas poser leurs pieds frileux Sur le linceul d´argent qui recouvre leurs cimes ;
Le soc s´émousserait à leurs pics anguleux.
Ni vigne aux bras lascifs, ni blés dorés, ni seigles ; Rien qui rappelle l´homme et le travail maudit. Dans leur air libre et pur nagent des essaims d´aigles, Et l´écho du rocher siffle l´air du bandit.
Ils ne rapportent rien et ne sont pas utiles ; Ils n´ont que leur beauté, je le sais, c´est bien peu ; Mais, moi, je les préfère aux champs gras et fertiles, Qui sont si loin du ciel qu´on n´y voit jamais Dieu !