Oui, c´est une montée âpre, longue et poudreuse, Un revers décharné, vrai site de Chartreuse. Les pierres du chemin, qui croulent sous les pieds,
Trompent à chaque instant les pas mal appuyés. Pas un brin d´herbe vert, pas une teinte fraîche ; On ne voit que des murs bâtis en pierre sèche, Des groupes contrefaits d´oliviers rabougris, Au feuillage malsain couleur de vert-de-gris, Des pentes au soleil que nulle fleur n´égaie, Des roches de granit et des ravins de craie, Et l´on se sent le coeur de tristesse serré Mais, quand on est en haut, coup d´oeil inespéré ! L´on aperçoit là-bas, dans le bleu de la plaine, L´église où dort le Cid près de doña Chimène !