J´ai dans mon coeur, dont tout voile s´écarte, Deux bancs d´ivoire, une table en cristal, Où sont assis, tenant chacun leur carte, Ton faux amour et mon amour loyal.
J´ai dans mon coeur, dans mon coeur diaphane, Ton nom chéri qu´enferme un coffret d´or ; Prends-en la clef, car nulle main profane Ne doit l´ouvrir ni ne l´ouvrit encor.
Fouille mon coeur, ce coeur que tu dédaignes Et qui pourtant n´est peuplé que de toi, Et tu verras, mon amour, que tu règnes Sur un pays dont nul homme n´est roi !