La caravane humaine au Sahara du monde, Par ce chemin des ans qui n´a pas de retour, S´en va traînant le pied, brûlée aux feux du jour, Et buvant sur ses bras la sueur qui l´inonde.
Le grand lion rugit et la tempête gronde ; A l´horizon fuyard, ni minaret, ni tour ; La seule ombre qu´on ait, c´est l´ombre du vautour, Qui traverse le ciel cherchant sa proie immonde.
L´on avance toujours, et voici que l´on voit Quelque chose de vert que l´on se montre au doigt : C´est un bois de cyprès semé de blanches pierres.
Dieu, pour vous reposer, dans le désert du temps, Comme des oasis, a mis les cimetières : Couchez-vous et dormez, voyageurs haletants.